Tutoriel d'otoscopie pour les médecins - 8 POCHE DE RÉTRACTION
8 POCHE DE RÉTRACTION (ou ATÉLÉCTASIE)
C'est volontiers dans mon expérience la pathologie la plus importante et la plus difficile du diagnostic otoscopique pur. On bascule entre la surveillance clinique annuelle (abstention thérapeutique) et l'interventionnisme chirurgical pour éviter le cholestéatome (qui parfois est iatrogène pour l'audition résiduelle).
J'utilise plus le terme de poche de rétraction plutôt qu'otite atéléctasique.
Donc il faut caractériser ces poches de rétraction (+/- associée à myringosclérose, perforation tympanique, OSM) par:
1/autonettoyante: non cholestéatome
2/ mobilisable au Valsalva: pas d'aérateur (juste surveillance annuelle)
3/ contrôlable à l ’optique: pas de tympanoplastie (DANGER si on ne voit pas le bout de la poche qui s'invagine: risque de cholestéatome)
4/ localisation: pars flaccida (rétraction atticale ou épitympanique) ou pars tensa (rétraction atriale ou mésotympanique)
On peut aussi les classer en:
- non dangereuses : non marginales (n'atteignant pas le sulcus osseux), autonettoyantes (épiderme normal) et décollables (n'oubliez pas mon 2ème conseil en introduction...) ;
- dangereuses: marginales, dyskératosiques (desquamantes: accumulation de squames), fixées au plan osseux sous-jacent (osselet ou articulation incudo-stapédienne ou caisse).
Au maximum la poche de rétraction est globale: l'otite fibro-adhésive.
Disparition de sa couche fibreuse moyenne, accolement de tout le tympan à la paroi interne de la caisse, caisse du tympan dite virtuelle, disparition de tout espace aérien résiduel, bloquant les osselets, ne laissant que quelques espaces remplis d’une glu épaisse. Absence de perforation tympanique. La dissection chirurgicale est impossible.
Vidéo physiopathologie otite otite moyenne chronique:
{youtube}cPZdkQI6MQ8{/youtube}